Inspirée d'une gravure de Pierre Escuyer datant de 1822, la plaque du cadran en or rose 18K 5N de ce modèle est assortie au boîtier. Pour cette technique de bas-relief, le graveur esquisse d'abord l'image, puis sculpte minutieusement le métal qui l'entoure, laissant le motif légèrement en relief, avec un subtil effet de trompe-l'œil. Ici, avec une plaque d'un millimètre d'épaisseur, l'erreur n'était pas permise. Ce travail délicat a nécessité plus de 140 heures, entièrement à la main.

Basé sur une lithographie signée Jean DuBois et imprimée par Spengler & Cie (vers 1830), le cadran de cette montre représente une vue de la Tour avec au premier plan la Place de Bel-Air, reproduite avec une grande richesse de détails en émail couleurs pastel. Cette prouesse, réalisée selon la technique genevoise de l’émail miniature développée au XVIIIe siècle, a exigé un mois entier de travail minutieux. Le premier défi a consisté à tester les couleurs des pigments, susceptibles de se modifier lors de la cuisson, pour s’assurer qu’elles correspondaient le mieux possible aux croquis du designer.

Le cadran de cette montre revisite une illustration du début du XXe siècle produite par l’entreprise Charnaux, un atelier de photographie situé alors en face de la Tour. Sur le cadran en or jaune 5N 750/1000, la Tour de l’Île est reproduite en émail miniature Grand Feu sur fond sablé. Pour optimiser la richesse, la profondeur et l’éclat des couleurs, chaque couche d’émail est cuite à plus de 800 °C : une couche de fondant blanc pour la base, puis plusieurs couches de couleurs elles-mêmes recouvertes de deux couches d’émail transparent.