L’art de l’émaillage consiste à déposer une poudre vitreuse à l’aide d’un pinceau fin sur une base en métal (cuivre, argent ou or). Les cuissons successives de ces pigments étalés en fines couches permettent de fixer la couleur. Depuis le XVIe siècle, les horlogers ont adopté de multiples techniques d’émaillage afin de créer de lumineuses œuvres d’art. Sensible aux chocs, l’émail est pourtant un matériau quasi inaltérable, dont les couleurs vives en font un atout particulièrement précieux pour l’ornementation des montres.

Montre de poche à heures sautantes en or jaune et émail champlevé, cadran guilloché en argent – 1829

S’il servait à l’origine à limiter l’éblouissement, cet art a depuis permis une infinité de décorations sur tous les éléments de la montre, qu’il s’agisse de gravures en relief ou en taille douce, toujours anglées et polies à la main. La gravure est souvent associée à d’autres métiers d’art comme le sertissage, le guillochage et l’émaillage. 

Cette pièce de 1922 est l’héritière de la grande tradition des montres gravées de la fin du XVIIIe siècle, véritable âge d’or de la gravure. Un motif de feuilles en arabesque en taille douce recouvre le fond du boîtier tandis qu’une frise émaillée orne la carrure.

Montre de poche en or jaune gravée et émaillée – 1922

Le guillochage consiste à creuser la matière pour y graver des motifs non-figuratifs, souvent répétitifs. C’est leur régularité et leur abstraction qui distingue le guillochage de la gravure figurative. De nos jours encore, ils sont réalisés à la main à l’aide de machines spéciales. Les maîtres guillocheurs Vacheron Constantin travaillent avec des outils d’époque dont certains remontent au XIXe siècle.

Cette montre en or jaune affiche un style classique avec son cadran noir finement guilloché et sa lunette doublement anglée.

Montre en or jaune, cadran noir guilloché – 1953

Le sertissage consiste à creuser dans le métal un réceptacle pouvant accueillir une pierre puis à la maintenir en place à l’aide d’une technique particulière. Celle-ci – serti grain, serti clos, serti à griffes, serti rail, serti neige, serti invisible – dépend de l’esthétique recherchée.

Cette montre joaillière « de gala » présente une lunette sertie de 18 diamants taille brillant et 10 diamants taille marquise formant un ravissant motif floral. Son délicat bracelet est agrémenté de 40 diamants taille brillant.

Montre joaillière en or blanc sertie de diamants avec bracelet intégré, cadran en or blanc argenté satiné soleil – 1964

À l’aube du XXe siècle, les montres à grandes complications devenaient de plus en plus populaires auprès des collectionneurs. Faisant partie des rares Manufactures à posséder un atelier dédié aux montres de poche à grande complication sur-mesure, Vacheron Constantin a alors traversé un véritable âge d’or.

C’est à cette période que la Maison a produit des montres parmi les plus remarquables, comme ce modèle savonnette à chronographe monopoussoir avec échelle tachymétrique, quantième perpétuel astronomique et répétition minutes.

Montre de poche à boîtier savonnette en or rose à répétition minutes, chronographe et quantième perpétuel, cadran émaillé – 1901

S’appuyant sur une réputation de précision bâtie sur ses nombreux prix d’horlogerie, la Maison a décidé de lancer une gamme de chronomètres destinés à un usage quotidien. 

La ligne Chronomètre Royal est née en 1907 avec la création d’une montre de poche haute précision dont Vacheron Constantin a déposé le nom. Conçus à l’origine pour résister aux contraintes climatiques de l’Amérique du Sud, les premiers modèles étaient dotés d’un boîtier étanche et robuste qui protégeait le mouvement de la poussière et de l’humidité.

Montre de poche « Chronomètre Royal » en or jaune, cadran émaillé – 1907

Les montres à répétition minutes forment une classe à part dans le monde de l’horlogerie, alliant expertise musicale et mécanique pour offrir précision et mélodie cristalline. Au fil du XXe siècle, Vacheron Constantin imagine des modèles mettant à l’honneur cette complication sophistiquée et prestigieuse, s’ajoutant souvent la contrainte supplémentaire de l’extra-plat.

Cette montre en platine de 37 mm est un chef-d’œuvre alliant une forme élégante à un calibre 13''' JMV au son riche et puissant de seulement 3,25 mm d’épaisseur.

Montre en platine à répétition minutes, cadran argenté – 1955

L’extra-plat n’est pas traditionnellement considéré comme une complication en soi car il n’apporte aucune fonctionnalité supplémentaire. Mais il ajoute tout de même un certain degré de complexité. Le XXe siècle est considéré comme l’âge d’or des montres extra-plates avec l’avènement de la montre-bracelet.

Ce modèle extra-plat est la version de poche d’une montre surnommée « Disco-Volante » par les collectionneurs italiens. Avec son étonnante carrure anglée, dite « couteau », elle a été conçue pour souligner la minceur de son profil, due au calibre 1003.

Montre de poche « Disco-Volante » en or jaune, cadran doré satiné soleil – 1959

Au début du XIXe siècle, les montres mesurant avec précision les petits intervalles de temps, destinées à l’origine aux observations astronomiques, rencontrent un franc succès grâce à l’essor de l’aviation, au contexte militaire et aux compétitions sportives. Vacheron Constantin participe pleinement à ces développements, proposant son premier chronographe en 1874. 

Ce chronographe bicompax, doté d’un cadran argenté avec échelles tachymétrique et télémétrique, se distingue par ses proportions équilibrées et sa symétrie parfaite. Il est équipé du calibre 492, un mouvement à roue à colonnes réputé pour sa fiabilité et sa précision.

Montre chronographe en or jaune, cadran argenté satiné soleil – 1967

La quête de maîtrise technique et esthétique menée par la Maison est le moteur d’expérimentations infinies. Vacheron Constantin commence à concevoir des montres de poche à affichage sautant au début du XIXe siècle, notamment des modèles « à guichets » où les heures sont indiquées par un disque à 12 heures dont les unités avancent une à une. Ensuite sont arrivés les affichages rétrogrades, dont l’indicateur revient à zéro au lieu de faire le tour du cadran.

La complication « heures sautantes » peut être associée à un affichage « mystérieux » des minutes, comme sur ce modèle 43040 de 1995, directement inspiré des montres des années 1920.

Montre-bracelet en platine à heures sautantes avec affichage mystérieux des minutes, cadran argenté guilloché – 1995

Développé au XVIIIe siècle, le tourbillon a notamment permis d’améliorer le fonctionnement des montres de poche, rangées à la verticale dans une poche la journée et à l’horizontale sur une table la nuit. Il est constitué d’une cage abritant les deux composants clés d’une montre mécanique : l’échappement et le balancier. Pivotant sur son axe, la cage agit comme une quatrième roue (des secondes), compensant les effets de la gravité sur le balancier.

Deux siècles plus tard, Vacheron Constantin y associe la forme tonneau de sa collection Malte, comme sur cette montre en platine à cadran saphir qui dévoile un mouvement squelette à complication entièrement décoré.

Montre Malte tonneau squelette en platine à tourbillon, mouvement gravé, indicateur de la réserve de marche – 2014